Les 68e et 69e lunes de Jupiter viennent d’être trouvées par l’astronome Scott Sheppard.
Io
Io est une des 4 plus grosses lunes de Jupiter, observée en 1610 par Galilée.
MICHAEL BENSON / NASA/JPL / AFP
Et de 69 pour Jupiter ! A côté, avec son unique satellite naturel, la Lune, la Terre fait figure de petite joueuse. C’est un peu par hasard que Scott Sheppard, astronome du Carnegie Institution for Science, a fait cette découverte. Son métier ? Faire la chasse aux objets célestes distants, dont la planète X, une hypothétique planète très lointaine qui pourrait être la neuvième planète du Système solaire. En janvier 2016, des chercheurs américains découvrent des preuves indirectes de son existence. Depuis, la traque s’accélère. Le grand public peut même aider la NASA à fouiller l’espace à sa recherche. Scott Sheppard recherche encore au-delà de la ceinture de Kuiper, une zone qui s’étend après Neptune, la planète la plus éloignée du Soleil. Mais pendant ses heures à contempler l’espace, ce n’est pas la planète X qu’il a rencontré, mais 2 lunes inédites de Jupiter…

« Jupiter était dans le secteur où nous faisions nos recherches », écrit Scott Sheppard. L’astronome connait bien les lunes de la planète géante : entre 2000 et 2002, il a participé à la découverte d’au moins 11 satellites de cette planète. « Pendant ces observations, nous avons trouvé la plupart des lunes connues de Jupiter, mais aussi plusieurs qui étaient perdues ou inconnues ». Les « lunes perdues » sont des lunes précédemment découvertes, mais dont les orbites ne sont pas assez bien connues pour prédire exactement où se trouvent ces cailloux célestes. On dit donc qu’elles sont « perdues ». Mais deux d’entre elles ne sont ni des lunes connues ni des lunes perdues… Après plus d’un an d’observation, c’est sûr : S/2016 J1 and S/2017 J1 sont les 68e et 69e lunes (ou satellites) de Jupiter.

D’autres nouvelles lunes
Elles ont été enregistrées le 2 et 5 juin par l’International Astronomical Union’s Minor Planet Center du Smithsonian Astrophysical Observatory, qui se charge de répertorier les petits corps du système solaire. Très petites, leur magnitude (la puissance du rayonnement électromagnétique observé depuis la Terre) est environ de 24, nous apprend le magazine Sky and Telescope. Plus un objet céleste est brillant, plus sa magnitude est faible voire négative. Par comparaison, celle du Soleil est de −26,7, et celle de Neptune, la planète la plus éloignée, de 7,8. Le télescope Hubble de la NASA n’est pas capable d’observer des objets célestes dont la magnitude est supérieure à 31.

« Il y a sûrement quelques autres nouvelles lunes dans nos observations », continue le chercheur. « Mais il faudra les réobserver en 2018 pour déterminer lesquelles de ces découvertes sont nouvelles, et lesquelles font partie des lunes perdues ». Affaire à suivre donc.

Carte d’identité des nouvelles lunes
S/2016 J 1 : Située à 20,600,000 km de Jupiter. Son inclinaison orbitale est de 140° et son excentricité de 0.14. Période de révolution : 1.65 ans.
S/2017 J 1 : Située à 23,500,000 km de Jupiter. Son inclinaison orbitale est de 149° et son excentricité de 0.40. Période de révolution : 2.01 ans.
Les 2 suivent une orbite rétrograde, c’est-à-dire dans une direction opposée à celle de Jupiter. A une telle distance, cela implique que ces lunes se sont formées ailleurs et ont été capturées par l’orbite de Jupiter.

Source: https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/2-nouveaux-satellites-rejoignent-la-famille-de-jupiter_113721

 

6 satellites de Jupiter reçoivent leur numéro définitif

Les 2 satellites de Jupiter dont la découverte a été récemment annoncée, de même que les 4 « perdus » dont la réobservation a été publiée au même moment, viennent de recevoir leur numéro définitif (mais pas de nom pour le moment). Sur les 69 satellites connus de Jupiter, 59 sont donc désormais numérotés, dont 51 nommés.

La liste des nouveaux numérotés, tous découverts par Scott Sheppard, est la suivante :

Jupiter LIV = S/2016 J 1
Jupiter LV = S/2003 J 18
Jupiter LVI = S/2011 J 2
Jupiter LVII = S/2003 J 5
Jupiter LVIII = S/2003 J 15
Jupiter LIX = S/2017 J 1

Selon Scott Sheppard, quelques satellites supplémentaires inconnus se cachent peut-être dans leurs récentes observations ; affaire à suivre donc. Par ailleurs, les autres satellites « perdus » (la dizaine de non numérotés restants) ont probablement aussi été réobservés, mais leur identité reste à confirmer et des observations complémentaires début 2018 seront nécessaires pour plusieurs d’entre eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *